Et vous montagnes blanches

Montagne vespérale en votre voile blanc
Vous dissimulez mal l'aspérité critique
De vos enrochements. Le granit de vos flancs
Refroidi par l'hiver est fabuleux viatique,
Quand l'incendie futur allumera la mèche,
Et lors s'épanouissant la vie sera un prêche.

Quand vous en vos rondeurs, belles mais endormies,
Au soir venu rêvez sous la parure blonde
Des prairies au repos saisies sous le semis
Des pétales de givre en ce frisson du monde.
Courbés mais non vaincus brins d'herbe rabougris,
Étangs muets et glacés sous les nuages gris.

Lors ce mince filet de chaîne côtière
Arrogant défilé en frange découpé
Au lac pétrifié apportez vos pierres
Dans le calme glaçant des vastes eaux frappées.
Et le silence absent quand les oiseaux se taisent
Donne blanche mouette un fort cri de malaise.



Ecrit par Saintes
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