Tombe la neige

Il neige sans répit dans ma belle vallée.
Le ciel plombé saupoudre alentour, immuable,
Ses flocons en nuées de dentelle perlée
Se posant en tapis d’épaisseur insondable.

Dans cette immensité drapée de blanc satin
Parsemé de cristaux aux millions de lumières,
J’avance à petits pas en sondant le chemin
Dissimulé sous les redoutables congères.

Un dernier écureuil, faune retardataire,
Me nargue, ne semblant pas trop s’inquiéter
De mon amusement à le regarder faire
Des sauts de feu follet avant de me quitter.

Un groupe de daguets nés au dernier printemps
Quitte en bondissant la pénombre du hallier.
Les aînés leur ont dit où trouver l’aliment
Mis dans les crèches par le garde-forestier.

Les jolis passereaux, frileux, ne chantent plus.
Leurs nids font triste mine, au vent échevelés.
Le corbeau, désormais, règne en maître absolu
Sur l’assemblée chenue des arbres dépeuplés.

Dans la cour de la ferme engourdie par le froid
La roue du moulin sous le gel reste figée.
Les habitants devront hiberner de longs mois,
Blottis près du feu dans la chaleur partagée.




Ecrit par Oxalys
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