Romulus

Je ne suis le premier, je suis le bon dernier.
Après son coup d’État, mon père ce rusé
Sur le trône m'assit, espérant abuser
De mon nom hérité de l'impérial grenier.

Il en est quelques-uns qui me crurent sauveur,
En raison de mon âge, à peine adolescent ;
Mais dans mes veines ne coulait plus aucun sang,
Sous ma mine jolie, je tremblais de frayeur.

Ne pouvant plus payer les frais de la maison,
Un barbare écrasa celui qui me portait !
Après qu'il eût de son sabre Oreste étêté,
Par pitié m'enferma dans sa dorée prison.

L'empire désormais sous le joug d'Odoacre
S'ouvrit à la clarté d'un âge fort moyen.
Duquel n'aurai-je été que le gentil chien-chien,
Roi qui régna en ignorant le moindre sacre ?

La céleste portée suspend en son octave
Mon nom pourvu de ridicule particule,
Non pas fils de César, simplement Augustule,
Capitaine en second d'un bateau que j'entrave.

Je suis resté ce louveteau qui tête encore
Le sein de sa maman. A l'âge de raison,
Je montrerai lequel commande à la maison !
Dans le jardin saurai jouer le matamore.




Ecrit par Jim
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