El Destartalado

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Je porte en moi le deuil de cette poésie
Comme le crêpe noir sur le miroir des mots
Puisés au fond des yeux, plus secs que des caillots
Inconsolable veuf d'une blanche Ophélie.

J'ai tutoyé les dieux me soûlant d'ambroisie
Pour diluer mes pleurs dans l'encre des sanglots
Remontant l'Achéron dont j'ai tari les flots
Ainsi que le faiseur par ses tours de magie.

Soumis et résigné, j'ai tant voulu la nuit
Dans l'irrespect du jour et de tout ce qui luit
Que je sombre parfois dans la douce folie.

Diable vociférant de ma chaire sans bruit
Du culte de soi-même et de tout ce qui nuit
Dans mon temple désert livré à l'agonie.

Le lundi 18 janvier 2021 ©

* El Destartalado : le délabré


pastiche "El Desdichado" de Gérard de Nerval

Ecrit par Kerdrel
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