Cocoricocoq mouché !






La grosse poule, obstinément
Sur le sol cherchait sa pitance
Seul le coq, fier comme Artaban
Claironnait avec arrogance :

« C’est bien assez pour vous, ma chère,
D’user votre bec à trouver
Sur le sol, vers et piètre chère
Moi, je ne peux m’y résigner

Mon plumage se ternira
A remuer de la poussière
Mais votre tournure grossière
Quant à vous, n’en souffrira pas !

Ainsi, la futile volaille
(Disait le maître fanfaron)
Passe sa vie vaille que vaille
Alors que je sonne clairon

Au lever de l’astre du jour
Venu, en ses plus beaux atours
Honorer de rayons superbes
Notre bel enclos, et la ferme. »

Mais il advint qu’un beau matin
Tomba malade la fermière
Personne n’apporta le grain
Pendant quatre journées entières

Pour la poule ce fut un jeu
De trouver au sol sa pitance
Mais qu’advint –il en l’occurrence
De notre coq si vaniteux ?

Il fut obligé de salir
Dans la fange son beau plumage
Car il risquait fort de périr
Sans nourriture dans sa cage !

Dès lors il se mit à l’ouvrage
Bien que son orgueil en pâtît
Et depuis, dans le voisinage
On vante le coq repenti !

Ainsi le sot fait repentance
Lorsque nécessité fait loi
Et l’humilité , quelquefois
Vous sert mieux que la suffisance




Ecrit par Marcek
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