Au sommet du clocher

Au sommet du clocher
D’une église baroque
Un vieux coq soliloque

Sentinelle bénévole
Sans nom et sans parole
Sur ma tour de dentelle
Je bats parfois des ailes
Mais jamais ne m’envole

Prisonnier de la pierre
J’écoute les prières
Tout au long des saisons
Ainsi que les sermons
Qui demeurent un mystère

Quand je tourne la tête
En fidèle girouette
Pour affronter le vent
Je vous prédis le temps
Pour vos deuils ou vos fêtes

Dans l’ennui du labeur
Je décompte les heures
Des journées monotones
Comme un vrai métronome
Je scande les rumeurs

Rigide comme un roc
J’entends chanter les coqs
Premières des commères
Les clairons militaires
Aussitôt leur rétorquent

En guise de nourriture
Pour ma maigre envergure
J’aspire l’air du temps
D’un jeune coq ardent
Je conserve l’allure

C’est l’emblème de la France
Ce vaillant coq de tôle
C’est l’image de la Gaule
Un symbole de constance

Au sommet du clocher
D’une église baroque
Un vieux coq se moque




Ecrit par Cardaline
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