Au chant du coq

(Fable)

N’ayant plus le goût de faire la cour,
Un coq s’ennuyait dans sa basse-cour
Et chaque matin de son bec mi-clos,
Il ne chantait plus son cocorico.

Voyant un vieux chien passer devant lui,
Il se disait : « J’aimerais comme lui
Gambader là en toute liberté
Aux grés et bons plaisirs de farnienter ».

Dans un enclos, on entendait hennir
Un cheval qui s’apprêtait à courir ;
Le jeune coq enviait l’étalon
Noir robuste et beau comme un Apollon.

De petits lapins broutaient l’herbe verte
Dans leur clapier douillet la porte ouverte ;
Le coq jalousait ces lapereaux blancs
D’être les doux lapinous des enfants.

Voyant leur beau géniteur sous le choc,
Les poulardes espéraient que leur coq
Retrouve sa dignité dans la ferme
Et qu’il change vite avant qu’on l’enferme.

Un jour parut une jeune poulette
Ayant l’avantage d’être coquette ;
Le coq voyant cette jolie beauté
Décida lors de bien se comporter.

Et le lendemain au lever du jour,
Le coq hardi mit fin devant sa cour
À ses ennuis et chanta de nouveau
Son interminable cocorico.

Enfin, le vieux coq n’avait pas tout vu ;
Ainsi, il risquait fort d’être cocu
En raison de sa cervelle d’oiseau
Et voir sa poule filer à vau-l’eau.








Tous droits réservés © Claude Lachapelle / Février 2021


Ecrit par Claudel
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