L'arène

Au bout d'un long couloir sombre
Suintant de peurs ancestrales
Se dresse une porte, où des ombres
Laissent battre un chœur magistral

Des murs de pierres noires et humides
Enveloppent tout mon corps
Tremblant sous le bruit et le vide
Que respire ce funeste décor

Le sol, de sable granuleux
Enfonce des pointes acérées dans ma chair
M'éveillant à ce cauchemar fabuleux
Qui m'encercle et me serre

La porte, au bois brut et immense
Domine de son être mon visage
Et impose en ce lieu un silence
Digne d'un funeste présage

Une clameur traverse ses entrailles
Et se pose, lourde, à ma peau
Brûlante, telle un feu de paille
Infinie dans le plus fort des échos

Le cri de la foule frappe mes membres
Laissant une terreur pour unique trace
Lorsqu'une lumière jaillit couleur ambre
Derrière la porte massive qui s'efface

La chaleur du soleil m'attire au-dehors
Et le jour, aveuglant, éblouit mon regard
Tout se fige, brutal, sur le sable en or
Et tourne autour de tribunes, qui m'égarent

Je suis seul, au sein de l'arène
Magnifique, quand une lame me transperce
Arrache le sang coulant dans mes veines
Et soudain, je le sens, me renverse

Je meurs sur le sable chaud
Sous les cris de la foule en liesse
Je ne me suis jamais senti aussi beau
Qu'au terme de ma courte jeunesse




Ecrit par Arnaud
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