Sonnet de la relégation


Morne infini bordé de solitude
Ton cours s'étend tout au long de cet art
Où pour briller l'esprit veille encor tard,
Accaparé par l'ampleur de l'étude.

Ainsi le mot, dont il faut qu'un sens flûte,
Lui qui devrait réunir par son nard,
Exilera, comme en un corbillard,
Celui qui bien plus qu'aucun ne l’affûte !

Et le langage, au lieu de fédérer
La foule autour de qui mieux le manie,
Entraînera, loin de tous, pour errer,

Coupable, enfin, de sa propre avanie,
De par sa verve, un aède insensé
Au bord du monde, où ses vers l'ont lancé.




Ecrit par Salus
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