La France dans les veines

Je suis né aux portes d’un mois d’avril
En ce pays qu'on dit lusitanien.
Dès mon jeune âge, avide de babils
J’ai délaissé le mamelon du sein.

Ma famille ensuite s’est exilée,
Traversant l’Espagne puis la montagne…
Près de l’Adour, elle est venue boucler
Mes trois années, au creux d’une campagne.

Dans son vert territoire, sans épreuve,
La grille de l’école j’ai poussé
Découvrant une langue toute neuve,
Guidé par des maîtres attentionnés.

Là, que d’instants merveilleux à apprendre,
A gonfler mes poches de mots nouveaux,
Dès la sortie bouillant de les répandre
Sur le dos des chemins et des ruisseaux !

Jeune blanc-bec flanqué de mes grands frères,
Je me souviens bien rentrant l’âme folle,
Chanter mes leçons longeant la rivière,
Chiquer un sonnet traquant la girolle.

Ma douce France… Pénétrant mes veines,
Tu fis peu à peu en moi ton chemin
M’offrant tes Héros, tes Joies et tes Peines,
Ton avenir qu’épousa mon destin.







Ecrit par Fregat
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