Mnémosyne

(Au désert des réminiscences,
Je bois, trace, à ton Oasis,
Toi qui dans l'inconnu devances
La renaissance d'Osiris)



Ton souvenir m’ébahit tant,
J’en ai distrait la destinée ;
Sa redondance assassinée,
Mû par une prudence innée,
J’ai bu l’eau, Léthé miroitant,
A ton lent cours déconcertant…

Hélas, toutes précautions prises,
Nos mémoires vont, insoumises,
Au travers d’esprits mal garés,
Leurs lourds méandres bigarrés,
Négligeant les matières grises
Aux feux soi-disant digérés…

T’en souvient-il, m’envahissant,
Mon cœur, d’aimer, même infidèle ?
Et de larmes à tire-d’aile
Qui s’envolaient en haïssant…

Vivre est trop lourd, à l’âme frêle
Au rang des mages, se hissant.

La vérité létale, une île !
Une auréole aux déserts blonds ;
Mon tâtonnement malhabile,
Voile abolie, aux aquilons
Livré sans un seul évangile,

Et tel que tous,
nous en allons




Ecrit par Salus
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