Au nom de la robe

Le soleil frappe aux portes des matins
De ce mois de septembre, un peu indien,
Annonçant qu’il faut préparer la fête,
Sortir les paniers comme les serpettes.

Sous le pampre, les grappes de raisin
Ont les délicats reflets du satin,
De gestes agiles, de bonne humeur,
Dans les longs sillons vont les vendangeurs.

Les grains s’écrasent bientôt au pressoir,
Libérant le sang du fruit dans le noir,
Puis ce jus laissé au lit des tonneaux
Va dormir longtemps, autant qu’il le faut.

Le vin naît à l’acmé de ce sommeil
Paré d’une robe aux tons sans pareil…
C’est pour elle que bien des vignerons
Ont tête qui tourne et folie au front !

« Rubis » « reflets violacés » « harmonieux... »
Jugeant le corps d’abord avec les yeux,
Ils y voient toujours d’infinies nuances,
Leur sens en éveil entrant comme en transe.

Le nez s’approche lentement du verre,
Le faisant tourner, c’est tout une affaire…
Puis vient le moment d’aller voir dessous :
Ce que cache la robe comme goût !




Ecrit par Fregat
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