Lyrisme acarien


Je soulevais des plages de silence,
Et mon passage, où la Muse s'éteint,
Atrophiait le vers - comme il s'élance !
Faisait ternir le fard dont il s'est teint.

J'assassinais des espoirs littéraires ;
La beauté, fi ! D'ogres entre-tués,
Et descendant d'épouvantables mères,
J'étais le fils ! (tels ceux qu'entre eux, tu es)

Ainsi bruant né des choses écrites,
Ange vengeur soufflant le vent des sons,
Je promouvais les rimes émérites,
Les rites vieux, les folles déraisons !

Dans le pré fixe où tournent tous les axes,
Comme au printemps le chant vert des rameaux,
Derrière moi s’éteignaient les syntaxes
Et s'allumait la mélodie aux mots,

Des matins d'est vers le saxe des soirs
Dont je faisais l'ébauche étincelante
Jusqu'à plonger dans les univers noirs
Veufs d'aucun astre et que nul feu ne hante !

Toujours passant, sans que l'on m'écoutât,
J'ai recousu la lumière avec l'ombre !
Tel qu'urticant pond ses œufs l’aoûtat
J'utilisais l'art du vers,
bien qu'il sombre...




Ecrit par Salus
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