L'ogre

L'ogre

La bête est monstrueuse, un cauchemar total
Des yeux rouges de feu qui scintillent la nuit
Elle se nourrit de vos peurs, l'impact total
Pénètre votre esprit, quand approche minuit

Quand le sommeil devient le plus profond, danger
L'animal des Enfers prépare son repas
Vous bien sûr ! Vous ne sentirez pas l'étranger
Qui mange vos rêves, jusqu'à votre trépas

Le combat nocturne est souvent dur et féroce
La chimère plonge ses griffes acérées
Dans le subconscient, la douleur, vive, atroce
Luttez ! Sinon votre âme sera digérée !

C'est au réveil après une nuit agitée
Que j'ai soudain remarqué mon nouvel état
J'ai crié, hurlé, atroce réalité
Je n'avais plus de corps, un horrible constat !

Plus de bras, plus de jambes et même de tronc
Rien, sauf qu'une tête posée sur une armoire
Étais-je un pochetron abusant du litron
Car trop bourré pour croire à cette folle histoire !

Hélas pour moi, ce n'était pas un cauchemar
L'ogre mangeait et savourait un de mes membres
Le bâfreur repu s'endormit dans son plumard
Son clébard rogna mes os au bord de la chambre !

Soudain ! L’ogre se réveille poussant un cri
Si puissant que les murs tremblent de peur, j’ai faim !
Que l’on m’apporte à bâfrer, quelques moqueries
Venant du garde manger, aux subtils parfums

Diantre ! La victuaille émet des doux sons
Prenez deux ou trois de ces mets si raffinés
J’ai besoin de croquer ces petits mollassons
Savoureux sous la dent, je les veux au diner !

Le géant est sélectif, il n’aime que les dames
Pas question de déguster des enfants mâles
Car il ne veut que le beau sexe, pas de drame
En ce cas, pour sûr, c’est un bougre d’animal !




Ecrit par Gonzague
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net