Mémoire de papillon

In girum imus nocte ecce et consumimur igni. (*)
Nous tournons dans la nuit et sommes consumés par le feu.


Phalènes, dans la nuit, tournons autour du feu,
Sidérées de lumière, où son œil nous dévore.
La patiente ronde, où l'on s'attarde encore,
Ne vit jamais le papillon muté en leu.

C'est l'ombre de la nuit qui brille dans nos cieux,
Qui ne délivreront la plus timide aurore.
Nous ne conjuguerons du jour moindre oxymore ;
En nulle étoile ne scintillent nos aïeux.

L'éternité, pour nous, ne dure qu'un instant
Et l'infini se couvre en un souffle éphémère.
Sur notre écueil, l'océan crie et s'exaspère ;

Rien ne résiste à notre vol inconsistant.
Que ce soit de poussière ou d'atome, l'accord
Qui nous unit en haut de gamme est clé des corps.


(*) Palindrome faussement attribué à Virgile

© Les antiquités d'ici


Ecrit par Jim
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