Le Vampire

Je suis le grand Dormeur qui arrache à tes rêves
Leur clameur incertaine ainsi que leurs couleurs;
Comme une épaisse veine embastillant ton coeur,
Je presse chaque songe et j’en suce la sève.

Quand tu crois percevoir, ma délictueuse Eve,
Dans le noir, accroupie, respirer une horreur ;
Quand au cœur de la nuit, soudain prise de peur,
Ô ma coupable sœur, brusquement tu te lèves ;

C’est moi, ton triste amant, moi qui cherche tes bras,
La chaleur de ta nuque et le sang qui y bat,
Le souffle des vivants et leurs douleurs profondes ;

Car je suis le Remords, - le spectre, - l’oublié, -
Je suis des souvenirs l’éternel sacrifié
Qui te mords de baisers, ma belle moribonde !



Mai 2010<br />
<br />
Aurélien Clause<br />


Ecrit par Effarouchee
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