C'est l'histoire d'un grand four, mon amour !

Connaissez-vous la belle histoire de l'enfant
Qui voulait qu'à ses pieds, le monde soit heureux ?
Et de tout Galaad le plus grand, le plus preux,
Qui de ses petits poings, de l'ogre nous défend ?

Le colporteur conta qu'avec son lance-pierre
Il avait terrassé les géants, sept d'un coup !
Lui, modeste, affirmait que ce n'était beaucoup ;
De cet exploit sa jeune mère était fort fière !

Un jour les rats contaminèrent la grand ville ;
Saisissant son pipeau à plein doigt, il joua
Si bien que les rongeurs, aussi loin que Goa,
Le suivirent. Plus aucun ne se fit de bile

En la Cité qui le choisit pour son Mayor.
Maintenant que du peuple était devenu maire
Il gonflait ses biceps et jouait les cadors !
Dans son aniaiserie, chacun l'entendait braire :

Les fleuves refusaient de détourner leurs cours
Malgré tous les traités signés. Pourtant l'école
Lui avait dit : si tu réussis les concours,
Tu connaîtras la gloire et l'ivresse d'envol !

Se pouvait-il que ses lyriques envolées
N'eussent pas plus d'effets que le doigt d'un idiot
Pointé sur Séléné ? Il trouvait ça très laid,
N'être que commandant d'un turbulent rafiot !

Et plutôt que de voir son bateau prendre l'eau,
Il décida brûler navire et tout crétin,
Depuis le cuisinier au simple matelot ;
Ce destin vertical au moins serait certain !

Il contemplait sa ville, au plus haut de la Tour,
Répétant que l'Histoire est faite sans détours,
Qu'ainsi triomphe de la Bête el Matador,
Que la plèbe nomma El incinerator !


© Etat de burn-cat avancé

Ecrit par Jim
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