Vallonnées



Quel autre premier vers qu’évoquer la rondeur
Du rire et du baragouinage
Des dames du lavoir qui prenaient mon faible âge
Pour l’innocence et la candeur ?

Affairé, je ferrais quelque invisible truite,
Armé d’un bout de noisetier,
Un œil sis au scion, l’autre en plein le bustier
De la plus aguichante fuite ;

Quand d‘une peau lactée au rose d’un téton,
La volupté se dévoilait,
J’en oubliais la pêche et louais ce bouton
Qui se dérobait, m’affolait.

Fiévreux, je chancelais auprès des sauterelles
De la prairie et m’isolais,
Le temps que mon esprit peigne des aquarelles,
Et de ces souvenirs, j’osais,

Secrets de ma mémoire, approcher la couleur,
Quand, seul, sur mes nuits de Bretagne,
Mieux qu’en vrai, je touchais la grâce et la pâleur
De mille seins dans la campagne.




Ecrit par Lau
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net