Les jolis petits squares

S’égouttant du ciel gris l’averse fugitive
A semé les massifs de frivoles dentelles
Enjolivé les fleurs de gouttes d’eau captives
Et rougi les boutons des laiteux asphodèles
Miroitant dans l’onde oisive

Le charme du bosquet attire les passants
Le long des frais sentiers bordés d’hémérocalle
L’un écoute le merle au trille étourdissant
L’autre oublie ses soucis sur le banc amical
Pénétré de rêves puissants

Le calme n’est troublé que des rires d’enfants
Ou bien le froissement des pages d’un journal
Dix heures au clocher sonnent comme olifant
Annonçant l’arrivée d’un quintette infernal
Robuste efficace et piaffant

Le flot municipal hardiment s’introduit
En ce lieu délicat pour jouer à la guerre
Vrombissant haut et fort, sans pitié il réduit
L’orgueilleuse flore à épouser la terre
Et l’arbuste à rendre son fruit

L’outil à l’épaule, dans l’aigreur des fumées
A grand bruit ils soustraient au jardin ses délices
Les passereaux ont fui, les volets sont fermés
Le quartier calfeutré pleure son oasis
Son cher poumon vert décimé


Le matériel utilisé à l'entretien des espaces verts fait plus qu'annuler leurs bienfaits

Ecrit par Cardaline
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