Gloriole et faribole

A l'ami je dis tu, au fieffé je dis vous.
Bien que ne le voulant, on doit vous rencontrer
Car nombre domestique à cela se dévoue.
Parce que vous avez loisir de démontrer

Votre médiocrité, vous croyez être grands ;
Sur la scène du monde, exposez le spectacle
De l'univers baisé par ce vaste néant
Dont vos corps, ces costards, ne sont que réceptacle.

Comment un tel exploit peut se réaliser,
Qu'habillés sur mesure, auprès d'un costumier
De renom, et très cher, vous restiez fagotés,
Lourdement masquillés, mal peignés, mal bottés,

Aussi bien qu'un ballot ? Alors que des péquins,
Auxquels ne donneriez pas le moindre sequin,
Fringués comme as de pique, à l'étal saint Frusquin,
Ont allure de Prince et le rire taquin

Lorsque le vôtre grince et résonne mesquin.
Narcisse est un étron qui s'aime dans la source.
Et comme un lévrier, vous entrez dans la course,
Enfant aux dents de lait devenues de requin.

Heureux d'avoir gagné, et le titre et le leurre,
Il vous faudra encor galoper à la soupe,
Fendre l'eau, naviguer, avec le vent en poupe,
Pour gagner la crémière, et l’argent, et le beurre.

Vous craignez qu'en la foule advienne un Spartacus.
Comme l'oncle Picsou, vous aimez pompe et or
A tel point que sans eux, la vie n'est que dolor ;
N'oubliez pas comment finit le grand Crassus.


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Ecrit par Jim
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