Giogenèse

Mon père, ce sourcier, ce vaste testicule,
Estimait ses jours longs, vides, vides et gris,
Songeant qu'il lui faudrait peupler ce vestibule
Par images de lui qui la nuit lui sourient.

Dans cette nuit profonde, il dansait funambule,
Rêvant de ce regard qui dans miroir le prit.
Il inventa alors ce souple tentacule
Par lequel tendrement de beauté il s'éprit.

C'est alors que je vins, premier du matricule,
Comme un chat tristounet privé de sa souris.
Ça fait mal d'être là, quand on est homoncule
Et qu'entre soi et soi se limite le tri.

Mon père, ce héros, me trouvait ridicule,
M'imposant de grandir, sans en savoir le prix.
Comment ne rester pas ce môme minuscule
Face à cette grandeur dont je suis le débris ?

Il trafiqua et m'adjoignit un ventricule
Auprès duquel tous les après sonnent midi !
Puis je compris du sang n'être que véhicule :
Je suis d'être venu content, j'aurai bien ri...


© État de burn-cat avancé

Ecrit par Jim
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