Le faut-il?

"Si nous voulons que tout reste pareil, il faut que tout change".
Dixit le guépard de Lampedusa.
Qu’irez-vous donc déposer dans les urnes
Sinon les cendres de vos espoirs,
A quoi penserez-vous derrière le lourd rideau noir
Pendant que vous parcourez debout sur vos cothurnes
Ce palimpseste nécrologique où figurent
A l’encre sympathique les dynasties roturières
Des compulsifs du pouvoir,
Il vous faudra en choisir un qui ne sera pas l’autre
Mais si l’autre n’est pas l’un, n’est-il pas plusieurs?
Combien de masques disent toujours la vérité,
Combien de vérités se masquent et s’oublient
Dans les caniveaux où brillent les reflets
De lanternes en vessie,
Sommes-nous tel Oedipe en quête d’un père
Qu’il nous faut toujours tuer pour le substituer?
Qu’attendons-nous de ce théâtre guignolesque
Où s’emmêlent les fils de pantins grotesques,
Ces spectres pommadés, botoxés, ripolinés,
Dégueulés commerciaux en chasse de gogos,
Hypnotiseurs de pacotille, magiciens à moumoute huileuse,
Regardez ces numérologues débiter les chiffres fabuleux
Qui ensuqueront les babas...
La république est amnésique, les droits de l’homme dépréciés,
Le parlement tétanisé, la presse lobotomisée,
Le citoyen automystifié (au moins il participe) et la parole humiliée,
La justice a gardé le glaive mais a perdu le balancier…
Rappelons-nous cette maxime
De ce célèbre aphasique jamais là quand on l'espère :
Au nom du père, les non-dupes errent.




Ecrit par Banniange
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