Le vieux chêne

Je hais cette saison, de neige et de frimas,
Qui pétrifie les choses que le vent assassine;
Dan le jardin figé, c'est l'ultime combat,
Le chêne vieillissant, ployé, se déracine.

Les bourrasques acharnées, sont comme autant de heurts
Qui lui sifflent aux oreilles, qu'à jamais il est seul.
Il se plie, se relève puis de nouveau se meurt,
La neige tourbillonnante lui prépare un linceul.

Comme lui, je me sens fatigué et trahi,
Et je reste impuissant, le nez à ma fenêtre;
Le doute s'insinue, la crainte m'envahit,
Elle se glisse, insidieuse et l'effroi me penêtre.

Et si ce que je crois du prochain devenir,
N'était plus que foutaises, idée de convenance,
Si le destin de l'homme, n'avait pour avenir,
Que celui d'éxécrer le jour de sa naissance.

Le géant s'est couché, il est comme endormi,
J'irai demain matin, sur lui me recueillir;
Il savait m'écouter en véritable ami,
Mon dieu, comme j'ai mal....qu'il est dur de vieillir.




Ecrit par Rerji
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