Le dit de la combe



Ami, prends la route escarpée
Qui plonge aux rives du silence,
Élève ta marche épuisée
Jusqu’aux cimes du ciel immense.

Laisse en toi sourdre la forêt
Et s’éveiller les chants d’oiseaux,
Écoute le torrent secret
Qui roule en ton âme ses flots.

Car il est des clartés sublimes
Et des senteurs insaisissables
Qui transfigurent les abîmes,
En des frôlements ineffables.

À l’heure pensive où le soir
Viendra visiter le vallon,
Tu trouveras pierre où t’asseoir
Et, pour t’adosser, quelque tronc.

Lors, franchissant le seuil paisible
Où t’attendait la nef profonde,
Tu goûteras l’Immarcescible
Dont la beauté soutient le monde.

La danse lente de l’encens
Sur son aile te conduira
Au-delà du vieil or du temps
Où ton regard, enfin, naîtra.







Un poème écrit lors d'une récente escapade
auprès du monastère orthodoxe qui m'est cher
et qui se niche au bout d'une route de montagne


Ecrit par Ombrefeuille
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net