Le fil d'argent

Ils n’auront pas connu
Les affres de la rouille
Le Verbe qui s’englue
Le tendre qui bafouille
Ils n’auront pas subi
L’aqueux du marécage
Le présent qui s’ennuie
Le souffle qui s’encage

Ils n’auront pas souffert
Du baiser qui s’étiole
Du gris de l’ordinaire
Du frais qui se vérole
Ils n’auront pas vécu
L’inodore du blême
Le gel qui s’insinue
L’anodin d’un : “Je t’aime”

Sans doute était-ce écrit
Aux lignes du destin
Au secret de la Vie
Au précieux de l’écrin
Car ils se sont quittés
Au hasard d’un carrefour
Là où la Vérité
Se marie à l’amour

Reste ce fil d’argent
Qu’ils confièrent à la source
Que l’on voit, scintillant,
La nuit, sur la Grande Ourse
Reste ce fil d’argent
Vibrant d’intensité
Qui défie le néant
Par son infinité




Ecrit par Just-de-passage
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