Silence enfantin
Maman était triste mais moi j'étais heureux
Elle n'avait plus personne, plus d'amoureux
Elle était toute à moi, j'étais son petit roi
Du moins à huit ans, c'est ce que l'on croit.
Je voulais voir des paillettes dans ses yeux
J'aurais été chercher des étoiles dans les cieux
Je m'improvisais chevalier valeureux
Je désirais pour elle ce qu'il y avait de mieux.
Un jour, une étincelle, une nouvelle lueur
La voir revivre me réchauffait le cœur
Un soir j'ai croisé la raison de ce bonheur
Instant fugace pour lui, pour moi des heures.
Il était grand, il était fort, je n'étais rien
Juste un gosse qui pensait faire bien
Je cherchais à être la fierté de ma mère
Moi, qui n'avait jamais connu de père.
Alors, quand elle m'a dit d'être gentil avec lui
J'ai opiné du chef, j'ai de suite obéi
Il m'a fait un clin d'œil, m'a souri, j'ai compris
Qu'à partir de cet instant, j'étais à lui.
Depuis, toutes mes nuits sont teintées de noir
A craindre qu'il ne rentre, que n'arrive le soir
Maman ne voit pas ce mal qui me ronge
Que le diable me visite, qu'il trouble mes songes.
Elle est amoureuse folle d'un être charmant
Elle aurait pu prendre n'importe quel amant
L'amour rend aveugle, je le sais à mes dépends
Pauvre petit, sans voix, seulement son enfant.
Bonne figure de rigueur, elle ne doit rien suspecter
A ses yeux, de ce nouvel homme je suis aimé
Si elle savait simplement à quel point
A sa relation, immédiatement, elle mettrait fin.
Elle était heureuse, tandis que moi j'étais triste
Elle avait l'amour, j'étais le dernier sur sa liste
Elle était sa chose, ne voyait que par lui
C'était un homme merveilleux qui partageait mon lit.
Ecrit par Ecrivain en herbe
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