Elle avait choisi de partir (à Chantal Sébire)

Elle avait choisi de partir,
Voulant faire avancer les choses
Elle avait choisi de mourir,
Mais en souhaitant que l'on ose
Répondre à son désir de mort,
Sa vie n'étant plus qu'agonie,
Avait voulu la dignité
Pour en finir, aidée d'autrui.

Mais les questions qu'elle a posées
Bousculaient trop pour lui donner
Satisfaction dès aujourd'hui :
Il lui fallait rester en vie !
La requête en était osée,
Mais vouloir son heure sonner
Et choisir d'abréger sa vie,
Ce fut : « Non à l'euthanasie ! »

Pourtant, n'y avait plus d'espoir
Juste un long fleuve de souffrances,
Il n'y avait plus que le noir
Et bien trop de désespérance...
Elle ne pouvait plus guérir,
Et d'aucun savait que pour elle
Il ne restait que le mourir
Pour toute dernière étincelle...

Mais ces questions qu'elle a posées
Demeurent encor aujourd'hui,
Il faudra bien s'en inquiéter
Réfléchir à l'euthanasie...
La requête qu'elle a osée
Bousculera encor demain
L'éthique des êtres humains...
Comment gérer l'euthanasie ?

Elle avait choisi de mourir,
Et de faire avancer les choses
Elle avait choisi de partir,
Mais en souhaitant que l'on ose
Répondre à son désir de mort
Sa vie n'étant qu'une agonie,
Voulait le vivre dignement...
On l'a trouvée morte aujourd'hui.

Et les questions qu'elle a posées
Bousculent tout notre aujourd'hui,
Il faudra bien y repenser
Puisque sans eux, elle est partie...
Et ces questions qu'elle a osées
Seront d'actualité demain :
La mort fait partie de la vie,
Dès la naissance, on le sait bien.

Avait elle donc besoin aussi
De cette autopsie judiciaire ?
En libre-arbitre, avait choisi,
Il ne nous restait qu'à nous taire !
Même si l'on pouvait penser
Que son choix était sans retour,
Chacun devait se résigner
Et l'accepter avec amour.


<br>J'ai été émue, comme beaucoup d'entre nous, par le combat législatif de cette jeune femme, irrémédiablement condamnée... <br />
<br />
J'ai de plus été choquée ces derniers jours de mars 2008, par cette autopsie finale, après la mort qu'elle s'est finalement donnée seule, et de l'attitude de la justice française, comme si cette dernière ne pouvait accepter d'être en quelque sorte désavouée, dans sa décision de lui refuser sa quête de mort. <br />
<br />
S'il semble juste de considérer au cas par cas les demandes d'euthanasie, n'était-il pas moins juste que de respecter dans sa mort un corps supplicié par la maladie, dont l'être vivant avait demandé - en toute conscience - et jusqu'à l'épuisement, à mourir ?


Ecrit par Kasia
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