Sur les terres

Sur les terres étranglées par l'hiver
À l'orient des fontaines
Un soupçon de miel s'apprête.

Sous l'haleine craquelée du vent
En ces gestes d'écorce figée de froid
Lentement le vert s'accentue
Et réveille la voix des étoiles.

Les épaules des arbres parlent aux nues
S'élancent dans leur verticalité qui se vêt de bourgeons
Pénètrent l'atmosphère avide de sylvestres émois.

Tout affleure tout est frêle mouvance
Doucement l'immanent se fraie un passage
Entre les interstices des sillons creux
Rejoignant la source du sang.

Éclaboussures de vivantes sèves
Jouant à saute-mouton sur le dos du soleil
Leur force s'accroît en pureté originelle.

Le temps progresse furtivement
Entre l'ombre blanche d'un adagio
Et la lueur frêle du jour indigo
Écrivant la partition des saisons.

Sur les terres habitées par l'hiver
La verdeur investit le blanc de la neige
Déborde de son lit auréolé d'impatience
Dessine furtivement des promesses d'éclosion.



Un texte paru dans le recueil :
Viens ! Allons voir au jardin aux éditions Jets d'encre


Ecrit par Jeannine B
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