Istanbul sous la neige


Il était une fois, dans un frisson d’aurore
Aussi clair, aussi pur que les yeux d’un enfant,
Sa Majesté la Neige aux rives du Bosphore,
En robe de silence et parure d’argent.

On murmura bientôt que son toucher limpide
Avait comme envoûté les cours de Topkapi.
On guetta çà et là sa caresse rapide
Et, sous son voile fin, quelque joyau tapi.

Depuis Sainte-Sophie jusqu’à la Mosquée Bleue,
Le ciel semblait franchir les frontières du temps.
Sur la place Taksim où l’air faisait la queue,
Une brise immobile étonnait les passants.

Quel mage eût pu rêver que l’antique Byzance
Recevrait ce manteau rebrodé d’infini ?
Constantinople-même, en sa magnificence,
Montra-t-elle jamais lustre plus abouti ?

Mais déjà s’effaçait ce soupir de lumière,
Et sur la Corne d’Or le charme était rompu :
Istanbul retrouvait sa hâte coutumière,
Gardant de ces instants l’irréel suspendu.






J'ai écrit ce poème courant janvier de cette année,
mais l'idée m'occupait l'esprit depuis que j'avais pu
voir sur le profil de notre ami Kerdrel une photo
intitulée "Ayasofia Camii" postée le 23 janvier 2022



Ecrit par Ombrefeuille
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