Celle qui m'a tant poursoufflé
Celle qui m'a tant pourmené
A eu pitié de ma langueur :
Dedans son jardin m'a mené,
Où tous arbres sont en vigueur.
Adoncques ne usa de rigueur :
Si je la baise, elle m'accole ;
Puis m'a donné son noble cœur,
Dont il m'est avis que je vole.
Quand je vis son cœur être mien,
Je mis toute crainte dehors,
Et lui dis : " Belle, ce n'est rien,
Si entre vos bras je ne dors. "
La Dame répondit alors :
"Ne faites plus cette demande :
Il est assez maître du corps,
Qui a le cœur à sa commande."
Ecrit par Clément MAROT
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