Poème jardinier

Le souffle du vent sur des fleurettes du soir
Propageait finement une buée d’arômes
Dans un petit jardin digne d’un encensoir.

Ce jardinet ostracisait fées et fantômes
Par des encens sacrés, les effluves des fleurs,
Mais attirait les diablotins et les gnomes.

Les bouquets de roses de toutes les couleurs
Apportaient la paix, le plaisir et l’allégresse,
Les plantes carnivores engendraient les peurs.

La jardinière qu’on prénommait la prêtresse,
Vouait un culte maléfique à ses fleurons
La rendant incohérente jusqu’à l’ivresse.

Un jour voyant dans son jardin de gros bourdons
Butiner son nectar de rose parfumée
Déclara la guerre à ces vilains moucherons.

Elle lança une incantation enflammée
Vers ces hideux volatiles cambrioleurs,
Transformant ces mouchards en écran de fumée.

Dans son jardin, l’on vit pousser avec frayeurs
Mille topinambours, mille artichauts en pleurs !





ClaudeL © 2024

Ecrit par Claudel
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