Divorce...

Il y a comme air de rien qui bouscule mappemonde
J’ai reçu ton gros mot comme on mange du sable
Je suis déboussolé par tes grains de facondes
Il y a comme un versant qui explose en arable

Si j’étais éprouvé par la vérité des masques
Je crierais l’injustice pour la rendre aux façades
Je ne peux te blâmer pour ton besoin de frasques
Si j’étais fatigué, à présent je suis fade

La grenaille se répand comme neige éternelle
Le gras de tes promesses accoste sur la lande
Et lorsque tes épices se fondent en dentelles
Le sol se dérobe sous ma croupe de limande

Les jours restent à vomir sans toit ni avalanche
Les ciels du souvenir crasseux du romantisme
Répandent leurs cafards sur notre page blanche
J’ai la force du fiel qui clame ton charisme

J’aurais voulu m’épandre jusqu’au bout du chemin
J’aurai cru la craie folle jusqu’à la fin des saints
Avec dans ma main sèche la laisse de ton chien
Avec dans mon silence le bruit de nos matins

Rien n’y fait puisque tard, rien n’y fait puisque froid
Je m’extirpe en limace et je crispe en fusil
Les rochers sont avides du lac aux ronds narquois
Tu dors sous mon parvis et j’harangue ton sursis

Les douleurs de la fête, celles qui mâchent l’estomac
Me reviennent en caresses pour me charger de plomb
Il est loin l’estancot où le jour se leva
Avec nous dans ses bras et le monde au plafond

Les flocons sont fanés et les iris violets
J’ai mangé ton paveton et je crache le sang
Les crinières de nos cœurs démêlent le sentier
J’ai mâché le bonheur, je libère le volcan

Maintenant préparons, pendant encore longtemps
La phrase clef du planton : divorcé, deux enfant !




Ecrit par Dom1
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