Après le vent
Depuis deux jours, ils s’enlaçaient dans une danse,
Une valse qu’Eole imprimait à leurs bois,
La branche était leur bras, les épines, leurs doigts,
Griffaient les troncs, les dos en sauvage élégance.
Parfois, un gros ramier que le nordet intense
Accrochait à leur cime, avait l’air de guingois ;
Un chapeau gris qui, de là-haut, toisait les toits
Et scrutait l’anthracite ardoise et sa portance.
Aujourd’hui, ce sont deux sapins qui sont groggys,
Dessinent sur le ciel deux êtres alanguis,
Feu du boogie-woogie ou d’autre paso-doble,
Finis les jerks, finis les rocks, les sirtakis,
La gigue autour du feu tels de fous chérokis,
Mais être encor debout semble on ne peut plus noble.
Ecrit par Lau
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net