Le thème de l'émoi

Au lieu de mes pensées loge un cercueil des mots,
Ceux qui me font défaut quand le réel se blesse.
En pieu contemplateur j’ose épier ma faiblesse
Et vous conter au mieux l’orgueil de mes délires.

Par le voile ébréché, je sonde le ciel mort,
Celui de ma folie aux portes de l’Enfer
Qui me prie d’y entrer, de délier mes fers.
Les fers de ma raison qui freinent ses désirs.

Je chasse en ma tête les visions démoniaques,
Heurtant ma chasteté de corps mais pas d’esprit.
La chair est le geôlier des passions sans mépris
Et elle aliène à moi l’objet de mes regards.

Que vois-je en leurs nuages ? Les vœux dont ils se moquent !
Ces globes occultés par l’ombre de ma voix
N’atteindront pas la voie du meurtre de l’émoi.
Je tiens à ma tristesse, au fait que j’en ai marre.

Je déjoue le complot des larmes sur mes joues
Qui sont les messagers de mes humeurs captives,
Moi, gardien du trousseau menant aux flammes vives
Dont la chaleur eût pu m’apaiser pour toujours.

Si la folie libère, alors la raison tue.
Et si la raison tue, je meurs volontiers
Aux portes de l’Enfer demeurant condamnées,
Gardant un œil pervers au trou de sa serrure.<br>


Fin du mois, avais-je le droit ?

Ecrit par Schizombre
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net