Délirium

J’écris mes nuits noires
En des pages blanches griffonnées
À la sueur de mes rêves grivois
Esseulés dans les ruelles désertes
Où se croisent les amants désunis
Qui s’habillent des nombreux atours
De leurs amours obsolètes

J’écris mes désespoirs
À la plume de mes désirs
Sur le parchemin de ma vie
Et mes soleils éclatants
Au goût de la salive de mes plaisirs
Et j’épure mes délires incongrus
Ces délicieux fantasmes pernicieux
En des couleurs d’encre ancienne
Rougie à la passion de la vie
Et des soleils couchants
Dans les champs de fraises allongées
Têtes grasses sur les Fleurs-de-Lys

J’écris pour que survive
L’ultime besoin
Que j’ai de faire une différence
J’écris afin que se ravive
La flamme qui en moi s’agite
Devant le crépuscule qui s’éveille
Aux beautés de la vie qui renaît

J’écris dans le soir cru mes sanglots
Qui me serrent la gorge et me font grincher des dents
Sur le voile nébuleux de mon esprit
Où las de tant de turpitude mes neurones
Implorent la déesse de la nuit de bien vouloir chasser
Ces gros nuages gris d’ennui

Et je professe autant le jour que la nuit
Au temple des oracles
Afin que nous redevenions
Ce que nous avions toujours été
Et qu’enfin s’illuminent
Dans le firmament de nos amours
Les soleils radieux de nos cœurs enflammés
Faisant fuir la douleur peinée de l’oubli

Délirium
De l’hiver à l’été
Et je chante la nuit venue
L’ode aux paradis perdus
Où j’y invente des jardins d’éden
Et où l’amour des cœurs déchirés
Pavoise les lits défaits
Des draps froissés de l’oubli

Délirium
D’une humanité souffrante
D’une humanité qui crève
En quête de liberté
Délirium ou nécessité
Car il faut pour évoluer
Surtout pouvoir emprunter
Le chemin le moins fréquenté
Du délire réinventé




Ecrit par Raphael
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