Ballade des limbes (8)

Suis morte bêtement un gai matin de pluie
Je ne sais plus trop comment pourquoi j’ai trépassé
Tes lèvres sur les miennes et la vie s’est enfuie
Tu as voulu me sourire et tu as pleuré
Et de plus belle l’ondée sur la vitre a cogné
Depuis quelques temps je me sentais défaillir
De toute manière fallait un jour en terminer
Ici-là-haut c’est d’un calme un calme à périr

Enfants amis quelques larmichettes qu’on essuie
Mari oublié y va même de ses regrets
Je m’évapore dans les limbes et tombe la nuit
De cette robe un peu défraichie suis parée
Témoin de nos chaudes Amours premiers baisers
Tu me faisais mourir de rire et de plaisirs
C’était hier aujourd’hui défunte pour de vrai
Ici-là-haut c’est d’un calme un calme à périr

À la barbe des nuages me berce sans bruit
Mon âme vagabonde sans fin à cloche pied
Suis l’oiseau que tu vois suis la nuit qui bleuit
Sur la vie qui te garde encore bien guilleret
Ma bonne amie aura su comme je l’espérais
Dans ses bras tant hospitaliers te recueillir
Je pose mon souffle sur toi et m’en vais
Ici-là-haut c’est d’un calme un calme à périr

Mon Ami, quand ton moment sera arrivé
Je t’ouvrirai la porte de mon Empire
Bienheureuse aurai toute l’éternité
Pour te chérir et pour toujours m’endormir




Ecrit par Ann
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