Les purins noirs

Les purins noirs, chamarrés d’or,
Cernent de somptueux reflets
La ferme trapue et qui dort
Sous ses lourds tilleuls violets.

La porte entrouverte, l’étable
Ardente pesamment parfume
L’air du soir. Un lys adorable,
Un grand lys élancé consume

Son cœur, au bord de la croisée,
Près du fumier évaporant
Sa buée... La vitre irisée
Chatoie, teintée d’un bleu mourant.

L’anis, le souci, les troènes
Embaument l’âme de la nuit
Et la lune baigne incertaine
Ses pieds frileux à l’eau du puits.


Les Pastorales (1909)

Ecrit par Marie DAUGUET
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