Icare est cheut icy

Icare est cheut icy le jeune audacieux,
Qui pour voler au Ciel eut assez de courage :
Icy tomba son corps degarni de plumage
Laissant tous braves cœurs de sa cheute envieux.

Ô bien-heureux travail d’un esprit glorieux,
Qui tire un si grand gain d’un si petit dommage !
Ô bien-heureux malheur plein de tant d’avantage,
Qu’il rende le vaincu des ans victorieux !

Un chemin si nouveau n’estonna sa jeunesse,
Le pouvoir luy faillit mais non la hardiesse,
Il eut pour le brûler des astres le plus beau.

Il mourut poursuivant une haute adventure,
Le Ciel fut son desir, la Mer sa sepulture.
Est-il plus beau dessein, ou plus riche tombeau ?


in Les amours d'Hippolyte

Ecrit par Philippe DESPORTES
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