J'ai tant aimé...

J’ai tant aimé cet homme au destin si funeste, qui
Adouba mon cœur par le verbe et le geste.
Comment lui résister quand la vie vous délaisse,
Quand le cœur est au clou, avide de tendresse ?
Un baiser si brûlant a scellé notre amour
Et un bonheur torride ainsi a vu le jour,
Serti comme un diamant, avant qu’il ne se brise.

Enfin, pour terminer, il faut que je vous dise,
Qu’en la nuit de Noël, voici vingt ans déjà,
Nous nous sommes aimés tels des fous lui et moi.
Pourquoi ? Et pourquoi pas ? Ca je ne le sais pas…
Parce que c’était lui ? Parce que c’était moi ?
Nous étions, tous les deux, Juliette et Roméo,
Unis d’un seul regard, tels les doigts de la main,
S’aimer passionnément était notre credo,
J’étais son seul soleil et il était le mien.

Aujourd’hui, le silence est mon unique écho,
Mes souvenirs se noient au fil du temps qui passe,
J’attends la délivrance à l’ombre d’un tombeau,
De cet amour dément ne reste aucune trace.
Dans mes rêves, parfois, il vient me retrouver,
Du livre que j’y lis, il vient tourner les pages,
Dans mes vies d’une nuit, m’apparaît son visage,
Et je sais que c’est lui : je ne peux me tromper.

Nous nous retrouverons, là-bas, dans l’au-delà :
Lorsque j’aurai atteint le faîte de ma gloire,
Quand je traverserai les ombres du miroir,
Et de mon cœur éteint, mon âme s’en ira.
Fantômes enlacés, unis dans le trépas,
Au paradis des cœurs, mes pas filant ses pas,
Et la main dans la main, sereins et libérés,
Nous pourrons nous aimer toute l’éternité.




Ecrit par Antigone
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