R. M. Rilke

Das Karussell
Jardin du Luxembourg

Mit einem Dach und seinem Schatten dreht
sich eine kleine Weile der Bestand
von bunten Pferden, alle aus dem Land,
das lange zögert, eh es untergeht.
Zwar manche sind an Wagen angespannt,
doch alle haben Mut in ihren Mienen;
ein böser roter Löwe geht mit ihnen
und dann und wann ein weißer Elefant.

Sogar ein Hirsch ist da, ganz wie im Wald,
nur dass er einen Sattel trägt und drüber
ein kleines blaues Mädchen aufgeschnallt.

Und auf dem Löwen reitet weiß ein Junge
und hält sich mit der kleinen heißen Hand
dieweil der Löwe Zähne zeigt und Zunge.

Und dann und wann ein weißer Elefant.

Und auf den Pferden kommen sie vorüber,
auch Mädchen, helle, diesem Pferdesprunge
fast schon entwachsen; mitten in dem Schwunge
schauen sie auf, irgendwohin, herüber -

Und dann und wann ein weißer Elefant.

Und das geht hin und eilt sich, dass es endet,
und kreist und dreht sich nur und hat kein Ziel.
Ein Rot, ein Grün, ein Grau vorbeigesendet,
ein kleines kaum begonnenes Profil -.
Und manchesmal ein Lächeln, hergewendet,
ein seliges, das blendet und verschwendet
an dieses atemlose blinde Spiel. . .



Rainer Maria Rilke, Juni 1906, Paris


Le carrousel
Jardin du Luxembourg

Il y a un toit, il y a aussi son ombre, c'est
le manège qui tourne pour un court instant,
il y a des chevaux multicolores, tous venus du pays
qui longuement hésite avant de sombrer.
Si certains sont attelés à une carriole,
tous arborent un air courageux
il y a également un lion rouge et menaçant
et de temps en temps un éléphant blanc.

Il y a même un cerf, tout comme dans la forêt,
si ce n'est qu'il porte une selle, et, assise dessus,
il y a une petite fille bleue que des courroies retiennent.

Et sur le lion, chevauche un garçon tout blanc
qui se tient fermement d'une petite main brûlante,
tandis que le lion montre les crocs et la langue.

Et de temps en temps un éléphant blanc.

Et sur les chevaux, passent
même des petites filles, claires,
déjà presque trop âgées pour ces cabrioles ; en plein vol,
elles lèvent les yeux dans le vague, par ici -

Et de temps en temps un éléphant blanc.

Et ce jeu passe et se précipite vers sa fin,
et tout tourne et tout virevolte sans cesse et sans but.
Une tache rouge, du vert, du gris envoyés par ici, en passant,
vague visage, petite esquisse -
Et parfois, un sourire tourné vers ici,
un sourire aux anges qui éblouit et s'évanouit
dans ce jeu aveugle et à bout de souffle...

Juin 1906, Paris

Traduit par Christian.


Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.

ARAGON


Ecrit par Christian111
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