Le corbeau

Chenu comme un vieillard, au milieu de la plaine,
Un vieux saule ébouriffe au vent quelques rameaux
Qui retiennent encor des grappes de corbeaux
Grinçant haut sous le ciel leur chant d’âmes en peine.

Surgi du fond des airs sur ses ailes d’ébène,
En son bec enfermant un répugnant fardeau,
L’oiseau vient s’y poser comme au bord d’un tombeau.
En son œil on croit voir une flamme de haine.

Là, tout près de sa serre, au creux du tronc noueux,
S’égosille un poussin avide et coléreux
Blotti dans le fouillis d’un duveteux asile.

Le rapace attendri se penche sur le nid
Pour nourrir doucement son oisillon fragile
Dont il voudrait combler l’insatiable appétit.<br>


20 juillet 2005<br />


Ecrit par Jakolarime
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