D'infinis paysages

Ils ont longtemps couru sur les routes du monde
Les chemins trop connus, les traverses fécondes
Ont toujours amené les voiles des marins
D'orgueil, à se gonfler, sur les bateaux lointains.

Ils ont vu l'océan, les mers et les ténèbres
Le souple dos vivant d'une vague de zèbres
Le ciel qui se confond dans une onde d'azur
Et le bref horizon qui clame dans l'air pur.

Ils ont vu les montagnes, les vertes collines
Les neiges d'autrefois, une courbe divine
Pour un temps s'exclamer, comme Ulysse le fit
Qu'avoir tant voyagé, le métier déconfit.

Ils ont vu les prairies, les vastes étendues
Tout de vert et de gris, manteler leur corps nu
Le vent qui caresse en ondulatoire vague
Leur pelage si blanc transpercé d'une dague.

Alors les voyages qui ont hanté leur coeur
Font de leurs visages comme un parfum de fleur
D'infinis paysages racontent leur histoire
En ouvrant le passage de leur secret d'armoire.




Ecrit par Yves le guern
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