L'ombre du monde

Ça sent la clémentine et les miroirs sont beaux. Armoires grand ouvertes. Robes grand noir. Brouhaha d’âmes précieuses. Falbalas riches et peaux lisses. Dans les boudoirs de Gargantua, il y a trop de tout. Truffes d’étamines. Fantasia Veuve Clicquot. Ecorces de lune. D'ailleurs, les oies périgourdines ont vomi leur foie plusieurs fois. Ici, les amoureux éventrent les huîtres puis les déchirent au rouge à lèvres.

La tête me tourne. Ce n’est pas ton cigare, oh non. C’est Imani. Peau noire. Teint blafard. Orpheline. Elle ne connaît ni la neige, ni le froid. Là-bas, le ciel est toujours vide. Imani snobe la faim. La faim lui donne des ailes. Mais je sens qu’elle s'enfuit sans faire de bruit. Ailes brune prune contre le bleu du ciel.

Le cœur me ronge. Ce n’est pas ton parfum , oh non. C’est Imani aux marches des brumes. J’ouvre ton cadeau. Elle ferme les yeux. Tremblante gorgée de feu. Ombre profonde violette. Imani s’allaite à la nuit. Pendant que dehors, les étoiles -foudroyées par la honte- s’excusent, une à une.





Ecrit par Boetiane
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