Roses d'octobre

Pour ne pas voir choir les roses d'automne,
Cloître ton coeur mort en mon coeur tué.
Vers des soirs souffrants mon deuil s'est rué,
Parallèlement au mois monotone.

Le carmin tardif et joyeux détonne
Sur le bois dolent de roux ponctué...
Pour ne pas voir choir les roses d'automne,
Cloître ton coeur mort en mon coeur tué.

Là-bas, les cyprès ont l'aspect atone ;
À leur ombre on est vite habitué,
Sous terre un lit frais s'ouvre situé ;
Nous y dormirons tous deux, ma mignonne,

Pour ne pas voir choir les roses d'automne.







Nelligan, Émile, 1879-1941
Poésies complètes
Dépôt légal : © 2002 Éditions TYPO
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
ISBN 2-89295-149-6


Ecrit par Emile NELLIGAN
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net