Naufrage

tombée au creux de la vague
je m'y suis laissée dormir
qu'elle ou le diable m'emporte
à vrai dire n'importe pas
il n'est que l'eau qui me porte
m'entraîne toujours plus loin
me bouscule et me ballotte
sans fin
m'entraîne là-bas

les crêtes qui m'environnent
semblent si loin tout à coup
le vert glauque m'emprisonne
m'enroule de soie saumâtre
et dans mon crâne résonnent
les claques des mots douceâtres
d'avant
quand j'étais là-bas

quand finira la tempête
un soleil viendra brûler
ricocher comme un murmure
sur la mer incendiée

invisible sur son fil
toute embrouillée dans son eau
effrangée comme l'écume
je reposerai tranquille
jamais plus être éperdu
mais dormant coeur immobile
à travers le temps qui dure
et, tout comme lui, perdue
là-bas





Ecrit par Tanit
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