Fruits défendus

Ton haleine glisse sur ma gorge
Renaissent sous mes yeux clos
Les couleurs que j’avais perdues
Le rythme de ton cœur
Berce mon corps alangui
Au nid de ton épaule
Tes mains trop curieuses
Enflamment mes sens et frôlent
Ma nuque, mes reins, mes cuisses
Tu refermes le poing sur ton désir
De te perdre dans mon parfum
Mon ventre inassouvi souffre
De ne pouvoir t’accueillir
Tes lèvres s’abreuvent aux miennes
Et nos langues s’épousent
Pour un instant de délices
Je m’évanouis en toi
Impuissante à te repousser
Et pourtant au petit matin
La vie possessive nous saisit
Dans sa tourmente, les autres
Nous les avions si bien oubliés
Au seuil de notre Paradis




Ecrit par Ann
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