Baiser sur le front d'une étoile

A l'ombre de l’hibiscus grelottant
la lune s'est laissée prendre
dans des branches sans fleur cette saison
et le mandarinier chargé
de ses fruits lourds et ronds
se berce de délicieuses illusions
l'insecte se fait rare et se terre
et le dernier coursier du soir
a bâillonné la cité
usine a Messaline
et filles de Bacchus
pour leurs moissons d'oseille
elles fricotent avec les coins sombres
le dortoir de béton ronfle en mesure
étranglant les sifflets des couards
pour qu'aucun mot ne sorte
tout est silence
l'oiseau que la ville a vicié
ne chante plus
dans son abri de fortune
il décompte les jours de froid
espérant le retour du printemps
cependant
qu'au bout de l'horizon
l'amoureux dépose un baiser
sur le front de son étoile

latifa




Ecrit par Highnet
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net