A mon dernier cortège (façon chanson)



A mon dernier cortège
Pour un dernier shampoing, grisant de cimetière.
Effleurant le cheveu, de mousse et de jasmin.
J’aurai les ongles courts et des mains étrangères.
Cet air de Monsieur Propre, habillé chez Cardin.

J’aurai la nuit fardée, à l’heure du rimmel.
Celui qui vous rend belle, une gueule d’assassin.
La barbe présentable, éclairée de chandelles.
Un masque jamais vu, exhalé de sapin.

A mon dernier cortège
J’aurai des filles tranquilles, à l’allure femelle.
Quelques larmes peut-être et des rires idiots.
Des chapeaux de madame et des belles en dentelles.
La tristesse ambulante, à la Griffe corbeau.

Aux tallons aiguisés, perforant le silence.
Ses baillons indiscrets, murmurant mon égo.
Pour des fleurs inventées, couronnées de l’absence.
Des regrets embaumés, dans un cœur en lambeau .

A mon dernier cortège
Avec ses mots menteurs, où des âmes se rangent.
L’antre de nuit béante, à son pas de velours.
Où tapine un Jésus, où l’Oracle se venge
Au vitrail éclairé, de nos banques d’amour

J’en aurais fait le tour, d’oraisons synthétiques
Où les orgues ont bon dos, à mon mal-entendant
L’épitaphe affûtée et l’éloge lyrique
Où des anges en grèves, ont l’odeur de l’encens

A mon dernier cortège
J’irai battre le fer, dans cette nuit sans monde.
Au lit d’un mauvais rêve, où grincent mille corps.
Où les roses sont noires, où le ciel est immonde.
Où les flaques d’étoiles, ont une âme de mort




Ecrit par Athor
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net