La voix du poème- la mort du moineau

De l’aède aveugle
Khiton en kolpos
J’entendais le chant
Mots d’une langue étrange
Que je ne saisissais pas

Ses yeux suggèrent
- Silence et dors !
Je me tais
De l’oreiller
La musique du poète
Me susurre
L’éther dans les aulnes
Sur les pierres du ruisseau
L’eau qui roule
Bec sous mon aile
Suis l’oiseau de l’histoire
Qui rêve d’un continent
Où le chat n’existerait pas…

Un cri en sursaut ! le félin
Ce monde n’existe pas
Un cri en détresse
le moineau n’existe plus
Et rien, rien…
Pas un son
Comme carpe dans l’étang
Ne reste qu’une plume
Un doigt sur la bouche :
- Chut et écoute !

Je me suis tu
Et suis morte
Et muette… dans ma tête
Les vers du poète

Et puis…
Sourde
Tête lourde

Le vent
Lancinant
En écho sur les murs
De la petite église
Les messes basses des gens
Qui m’aimèrent…
Des clous
Le martèlement
Et la cloche…
De nouveau
Les gammes du poète…
Crescendo
Monte en piqué

Des lèvres
Du chroniqueur
Dans mon crâne de piaf
Je songe le conte marmotté
Plus tout à fait sien
Pas encore mien…

Chasuble de dentelles
Noir cauchemar…
Des labours, le corbeau
S’envole
Et mon âme volatile
A sa poursuite
Voleur de sornettes !




Ecrit par Ann
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