Au chantier, le soir

Silence des machines,
Il est tard, l’équipe est partie.
Du fond du chemin un vieil homme
Arrive, veste élimée,
Pull usé, pantalon boueux
Sur la tête un chèche bleu sale,
Le gardien de nuit du chantier.
Bavardage de convenance
Installés sur un tas de tôles
Calme, sérénité du soir.

Il raconte ses souvenirs
Ses campagnes de Tunisie,
Italie, Allemagne, dures
Apreté, férocité du combat
Des armes pour la guerre.
Il parle tranquille et sans haine
La fierté du vainqueur
Respect de l’ennemi.
Bien sûr, on lui disait
La liberté, la gloire.

Et pendant ce temps là, sous bien des crânes
Sonnaient les cloches en ode au Maréchal.
De son douar, il était le seul
Qui fut revenu


Un chantier de construction en Algérie vers 1985

Ecrit par Louis
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net